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Accentuer les capitales

L’accentuation des capitales

By Dossier pratique, Le saviez-vous ? No Comments

Doit-on accentuer les capitales ?

Accentuer les capitalesAccentuer les capitales est-il une fantaisie ? Voici une question récurrente en orthographe, et plus précisément en orthotypographie.
En tout premier lieu il convient de tordre le cou à cette rumeur tenace : on n’emploie pas de majuscule accentuée. On se demande alors pourquoi les polices de caractères comportent de tels caractères conçus par les typographes… Doit-on accentuer les capitales ? La réponse est OUI… Loin d’être une fantaisie, un caprice de typographe ou de graphiste, l’accentuation des capitales (qu’un non professionnel appellera pudiquement “ majuscules accentuées”) donne de la lisibilité à nos écrits et supprime les ambiguïtés. Pourtant, cette convention, nécessaire à la compréhension, fait l’objet de débats.
À défaut de mettre le point sur les  » i  » (qui ne se met pas sur le  » I  » en capitale, excepté pour le tréma), mettons l’accent sur les capitales !

Un peu d’histoire

Accentuer les capitales

Le dictionnaire de l’Académie Françoise dédié au roy

En typographie française, et depuis le courant du XVIe siècle, on met les accents sur les bas de casse et sur les capitales (il n’y a pas à faire de différence entre l’accentuation des minuscules et des majuscules : c’est la même règle qui s’applique dans les deux cas de figure) pour traduire les subtilités de la prononciation et éviter les contresens. L’accent grave est apparu pour la première fois en 1529 (y compris sur les capitales), dans le traité de typographie Champfleury de l’imprimeur Geoffroy Tory, en même temps que la cédille et l’apostrophe. Le Dictionnaire de l’Académie françoise 1694 (1ère édition) – Le Dicopathe intègre l’accent aigu. Dès sa version de 1832, le Dictionnaire de l’Académie française accentue le À de À priori, reconnaissant par là que l’expression latine était « francisée ». Même s’il s’agit d’une règle en typographie, que l’Académie française et l’Imprimerie nationale préconisent cet usage, il est vrai que l’accentuation sur les capitales a la vie dure.

Pourquoi l’accentuation des capitales n’est pas systématiquement respectée ? Plusieurs raisons peuvent être avancées :
– certaines idées reçues ont la vie dure et qu’il est plus facile de croire à ce que l’on nous dit plutôt que de chercher à connaître la bonne règle ! ;
– une idée reçue, issue d’un enseignement tendancieux de la dactylographie, et parfois même hélas diffusée à l’école primaire, prétend qu’« on ne met pas d’accent sur les majuscules ».

Au début de l’imprimerie

Accentuer les capitales

Machine à écrire

Les machines composeuses, de conception anglo-saxonne, ne comportaient pas de capitales accentuées puisque la langue anglaise n’en comporte pas ;
– dans les secrétariat, l’arrivée des machines à écrire a posé le même problème, car elles étaient, elles aussi, de conception anglo-saxonne.

Plus tard

Lorsque que le matériel le permettait, pendant de longues années certains imprimeurs typographes, peu scrupuleux des règles en vigueur dans leur profession, éliminaient les accents des capitales afin de respecter plus facilement l’interlignage d’un texte. C’était également une façon de réduire les frais de composition.

Pour toutes ces raisons, petit à petit, les Français se sont donc habitués aux capitales non accentuées. Pendant près d’un siècle, on a justifié ces contraintes techniques par cette idée reçue idiote, alors qu’il aurait été plus honnête de reconnaître :  » On ne peut plus mettre les accents sur les capitales parce que les machines ne le permettent pas « . Ce que les typographes et autres professionnels étaient les seuls à savoir.

Majuscule ou capitale ?

Pour répondre précisément à la question s’il faut accentuer les capitales, il n’est pas inutile de rappeler la différence entre majuscule et capitale, car la langue courante confond ces deux notions. Il est vrai qu’elles se chevauchent très souvent en pratique. Les mots s’écrivent le plus souvent avec des lettres dites minuscules. La majuscule, plus haute que la minuscule, est utilisée comme lettre initiale de certains mots pour les démarquer ou les distinguer (premier mot de chaque phrase, nom propre).
En typographie, les minuscules sont habituellement représentées par une forme dite bas-de-casse et les majuscules par des lettres de forme différente appelées capitales.
La distinction minuscule/majuscule relève de la langue, de la grammaire, alors que la distinction bas-de-casse/capitale relève de la typographie.

De nos jours, qu’en est-til d’accentuer les capitales ?

De nos jours, grâce à l’ordinateur, il n’y a plus aucune raison de ne pas utiliser les capitales accentuées. Beaucoup de personnes (non initiées aux règles typographiques) reproduisent une mauvaise habitude apprise à l’école : les majuscules ne s’accentuent pas à l’écrit. Ceux qui se destinent à une vocation plus littéraire ou travaillant dans le domaine de la typographie et du graphisme corrigent cette maladresse orthographique. Malgré cela, force de constater que bon nombre d’articles de presse se passent volontiers de cette règle. Il est d’autant plus regrettable de voir des publications dépourvues de capitales accentuées que les programmes en micro informatique ont remédié ces lacunes et permettent une utilisation aisée de ces caractères.

Accentuer les capitales

Livre sur la typographie

Ne pas mettre d’accent sur les capitales : une idée reçue à combattre

En français :
l’accent (signe diacritique*) a pleine valeur orthographique ;
– détermine la prononciation ;
– permet de distinguer le sens de mots qui s’écriraient de manière identique si les accents étaient omis (voir paragraphe suivant sur le risque de contresens). Si déjà nous, francophones, avons du mal à comprendre le sens de certains mots non accentués, à plus forte raison qu’en est-il des étrangers qui lisent, par exemple, nos documents touristiques !
L’accent est donc indispensable, aussi bien sur les capitales que sur les lettres de bas de casse. Il en va de même pour le tréma et la cédille.

La règle : on met les accents sur les capitales

Accentuer les capitales

Manuel de typographie française élémentaire. Règles typographiques et le code abrégé de la typographie à l’usage de la presse

L’usage des capitales accentuées en français est encadré par des conventions orthographiques et typographiques. Il en découle que le non-respect de celles-ci, par l’absence d’accent sur les capitales, peut être une faute d’orthographe. On veille donc, en bonne typographie, à utiliser systématiquement les capitales accentuées (qu’un non professionnel appellera pudiquement “ majuscules accentuées ”), y compris la préposition À. Tous les dictionnaires (Le Petit Robert, Le Littré et Le Petit Larousse), à commencer par le Dictionnaire de l’Académie française, ou les grammaires, comme Le Bon Usage de Grevisse, mais aussi l’Imprimerie nationale, la Bibliothèque de la Pléiade, Michèle LENOBLE-PINSON, auteur de  » Écrire sans faute « , le Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale, font savoir qu’orthographiquement, l’accentuation des capitales est obligatoire.

Cette position est défendue par des typographes reconnus et dans des codes typographiques

Jean-Pierre LACROUX, dans son ORTHOTYPO, ORTHOGRAPHE & TYPOGRAPHIE FRANÇAISES, Dictionnaire raisonné, ajoute même que les abréviations  » […] composées en capitales, les lettres accentuées conservent leur accent : N. D. É. pour « note de l’éditeur » « . Chacun aura donc compris qu’il faut parler de T.F.É. pour  » travail de fin d’études  » et de H.É. pour  » haute école « .

L’accentuation doit être homogène.
Certaines polices de caractères ne sont pas pourvues de tous les accents utilisés en français. Lorsqu’il s’agit de textes en capitales, l’Imprimerie nationale recommande de proscrire les textes incomplètement accentués et d’opter pour l’une des deux formules de composition :
– soit avec TOUS LES ACCENTS français ;
– soit SANS ACCENT du tout.

Le risque de contresens

Les exemples suivants montrent que l’on peut désorienter le lecteur ou même l’induire en erreur si les accents sur les capitales sont omis :

– LES ENFANTS LEGITIMES DE LOUIS XIV (légitimes ou légitimés ?) ;
– LE POLICIER TUE (tue ou tué ?) ;
– LES PARENTS INDIGNES (indignes ou indignés ?) ;
– L’ÉTUDE DU MODELE (modele ou modelé ?) ;
– UN INTERNE TUE (interne ou interné ? tue ou tué ?) ;
– LE PALAIS DES CONGRES (congres ou congrès ?) ;
– UN VOLEUR A ETE JUGE (ete ou été ? juge ou jugé ?) ;
– J’AIME LES BISCUITS SALES (sales ou salés ?) ;
– L’AUGMENTATION DES RETRAITES (retraites ou retraités ?) ;
– L’ENFANT CROIT FACILEMENT  (croit ou croît ?).

Comment appliquer l’accentuation des capitales à l’aide d’un ordinateur ?

Ordinateur portable

Comment faire, sur le clavier, pour accentuer un A ou un E, par exemple ?
Sur Mac :
 pour les lettres « À », « É » et « È », verrouillez le clavier en majuscules et tapez sur les touches [0 à], [2 é], [7 è].
 Pour « Ù » et « Ç » , maintenez enfoncée la touche [Alt] et tapez sur [ù] et [ç].
Sur PC : accent aigu en maintenant Ctrl + ‘ (apostrophe sur la touche 4 de la ligne du haut du clavier) suivi de la lettre en maintenant la touche majuscule. Accent grave : Ctrl + Alt + ` (accent grave sur la touche 7 de la ligne du haut du clavier) suivi de la lettre en maintenant la touche majuscule. Concernant la méthode de combinaison de touches, il faut maintenir la touche [Alt] enfoncée et taper les codes suivants :
 Á = Alt + 181, À = Alt + 183,  = Alt + 182, Ç = Alt + 128, È = Alt + 212, É = Alt + 144, Ê = Alt + 210, Ñ = Alt + 165, Ö = Alt + 153, Ù = Alt + 235, Œ = Alt + 0140
Une autre méthode consiste à utiliser la table de caractères Windows et faire un simple copier-coller de la capitale accentuée sélectionnée entre cet accessoire et votre document.

En conclusion, faut-il accentuer les capitales ?

Ne craignez pas, dans vos écrits, d’accentuer les majuscules, y compris la préposition À, en début de phrase. Et si l’on vous dit que c’est incorrect, précisez que tous les dictionnaires le font, à commencer par le Dictionnaire de l’Académie française, et les grammaires, comme Le Bon Usage de Grevisse, mais aussi l’Imprimerie nationale, la Bibliothèque de la Pléiade, etc. Si les « meilleurs » le font, alors, pourquoi pas vous ?

Quant aux textes manuscrits ou dactylographiés, il est évident que leurs auteurs, dans un souci de clarté et de correction, auraient tout intérêt à suivre également cette règle d’accentuer les capitales.
Reste à transmettre cette règle d’accentuation au plus grand nombre des usagers afin de faire disparaître cette fausse idée, véhiculée notamment par l’enseignement, qu’il ne faut pas accentuer les majuscules !

Vocabulaire

* Un diacritique ou signe diacritique est un signe accompagnant une lettre pour en modifier le son correspondant ou distinguer le mot qui l’inclut d’un autre mot homonyme. Les accents, le tréma et la cédille sont des signes diacritiques.

Sources : Académie française, Imprimerie nationale, Code typographique à l’usage de la presse, Lexique des règle typographiques en usage à l’imprimerie nationale, Manuel de typographie française élémentaire à l’usage des personnes qui pratiquent la PAO, Orthotypographie.


Références bibliographiques concernant l’accentuation des capitales
– André, Jacques, 2013. Petites leçons de typographie. IRISA. Document en ligne sur le site de l’auteur.
– Bertrand-Quinquet, an VII [1799]. Traité de l’Imprimerie. Document en ligne sur le site de la BnF.
– Brossard, L.E., 1934. Le Correcteur Typographe. Règles typographiques. Document en ligne sur le site de la BnF.

– Fournier, Pierre-Simon, 1764. Manuel typographique. Document en ligne.
– Guide du typographe romand. Règles et grammaire typographiques pour la préparation, la saisie et la correction des textes. Document en ligne.
– Jouette, André, 1993. Dictionnaire d’orthographe et de l’expression écrite. Le Robert.
– Lacroux, Jean-Pierre, 2007. Orthotypographie. Document en ligne.
– Lexique des règles typographiques en usage à l’Imprimerie nationale.
– Perrousseaux, Yves, 2002. Manuel de typographie française élémentaire.
– CFPJ. Abrégé du Code typographique à l’usage de la presse.

 

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Métier graphiste infographiste

Le métier de graphiste

By Métier No Comments

Le métier de graphiste infographiste

Le métier de graphiste infographiste n’est pas toujours bien compris. Au cours de leur conception, la plupart des documents au caractère visuel (affiches, logos, brochures publicitaires, couvertures, emballages, sites web…) passent entre les mains d’un graphiste. Chargé de leur donner une identité visuelle, il manipule les formes, les couleurs, les photos, les dessins et la typographie en fonction de règles bien déterminées. Le résultat doit être lisible, harmonieux, captivant. Le but étant d’attirer l’œil du “consommateur ” pour transmettre un message.

Graphiste/infographiste

Entre infographiste et graphiste la frontière est floue. Né des nouvelles technologies de l’information, l’appellation d’infographiste, est utilisée pour évoquer l’usage de l’informatique dans la création d’images mais sans référence à une qualification professionnelle précise.
Le graphiste a un rôle plus général mais toutefois similaire et ses compétences sont censées s’étendre au-delà de l’outil informatique vers les arts plastiques/appliqués (peinture, dessin…). Il a plus un rôle artistique et créatif. Le graphiste est le créatif qui traite de la communication visuelle et de l’image en générale. Cela va de la création de logo à la mise en page de magazine en passant par les affiches, l’illustration et la création de sites web. Aujourd’hui, le graphiste passe beaucoup de temps devant son ordinateur pour concrétiser ses idées. Les logiciels de PAO (publication assistée par ordinateur) ont remplacé les techniques traditionnels comme les crayons. Cependant dans la phase de réflexion et de création les croquis (roughs) sont encore très souvent présentés et appréciés.

De nos jours,  les compétences exigées pour ces deux métiers sont sensiblement les mêmes.

Le métier de graphiste

Le graphiste exerce un métier artistique. C’est un professionnel spécialiste de la communication visuelle. Il transforme des idées en image et transmets des messages vers un public à travers ses réalisations graphiques (logo, affiche, brochure, packaging, site internet…). Le graphiste désigne davantage une technique au service de différents métiers. Il peut exercer comme graphiste multimédia, graphiste 3D, maquettiste, infographiste, designer publicitaire, webdesigner, designer graphique…

Le métier de graphiste est de répondre à un besoin dans le domaine des arts appliqués à l’industrie. Il peut travailler en 2D ou en 3D pour les images de synthèse. Il travaille sur le sens des messages à l’aide des formes graphiques qu’il utilise sur tout type de supports. Il présente et fait la promotion (affiches, publicités) dans le but de capter l’attention et d’imposer un message. Il commence par identifier et analyser la demande du client. En se conformant et respectant un cahier des charges (l’attente de son interlocuteur), il imagine un concept. Une fois l’idée dégagée, il doit l’exprimer par une image. Au-delà de l’aspect esthétique, il doit transmettre, de façon pertinente, le message formulé par le client. À l’issue de cette étape de conception, il doit réaliser le document : choix du papier, de l’ambiance colorée, du style graphique, des mots… Il positionne les différents éléments (textes, images…). L’image élaborée peut ensuite se décliner sur des supports variés : affiches, panneaux, couvertures de brochure, de livre…

Son environnement et son statut

Il peut travailler dans différents secteurs d’activité comme la publicité, l’édition, la presse, l’imprimerie, le cinéma, l’animation, l’imagerie médicale, la prévention, la sécurité… tous les domaines qui ont des besoins en terme d’image de communication.

Le graphiste peut être salarié en agence, en studio de création, dans une rédaction de magazine, en entreprise ou dans l’administration. Il peut intervenir dans le secteur privé (où il fait partie d’une équipe dirigée par un chef de projet ou un directeur artistique), public ou travailler comme indépendant (freelance). Il peut aussi tout simplement travailler dans une entreprise de n’importe quel secteur qui a besoin de ses services. 

Ses qualités

Les qualités principales à avoir pour ce métier sont l’écoute, la réactivité, et la créativité, et le respect des délais (dead-line). Le graphiste est avant tout un créatif. Il est par nature inventif, curieux et sensible au milieu artistique. Un crayon ou une souris à la main, c’est un dessinateur, il maîtrise les règles de la mise en page et ses connaissances reposent sur l’usage de la typographie. Le métier sollicite une connaissance de divers logiciels de mise en page, de traitement d’images et de photographies : © Photoshop, Indesign et Indesign. C’est une personne autonome, mais sachant également travailler en équipe. Il se doit d’être polyvalent, compte tenu de la variété des supports qu’il utilise. Il faut savoir bien écouter la demande du client pour proposer une maquette qui aura de l’impact. Il a la capacité à imaginer des formes, des ambiances colorées et des univers attractifs. Il peut s’exprimer dans le domaine de l’imprimé (édition) et du digital (affichage dynamique et web). Une bonne capacité d’adaptation est indispensable pour répondre au mieux à toutes sortes de commandes. Autre caractéristique incontournable du métier, il faut savoir travailler dans l’urgence, les délais étant parfois très serrés.

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